La boussole du jeu

A l’âge adulte, Albert Einstein se souvient d’un événement crucial de sa vie qui a suscité son intérêt pour la découverte scientifique. Il avait cinq ans et était immobilisé dans son lit à cause d’une maladie infantile. Pour l’occuper son père lui a donné une boussole. Il a ensuite passé des heures à tourner la boussole, se demandant comment l’aiguille était toujours pointée vers le nord. Il dira :

En tant que parent, vous aimez probablement voir votre enfant jouer. C’est incroyable d’entendre leurs idées et de découvrir les nouveaux mondes qu’ils créent. C’est aussi amusant de voir à quel point ils peuvent être créatifs en interpretant les divers aspects du monde qui les entourent et en explorant les liens qui les unissent.

Comment les enfants apprennent à travers le jeu

Dans son passage à TedX Talk, le professeur Doris Fromberg, directrice de la formation des enseignants de la petite enfance à l’université Hofstra dans l’Etat de New York, explique pourquoi le jeu est une partie si importante du processus d’apprentissage des enfants.

Dans son livre les 1000 premiers jours – période comprise entre le quatrième mois de grossesse et les 2 premières années de la vie – le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari, prend l’image d’un “gros pouf” pour expliquer le fonctionnement de base du stockage de nos souvenirs. Si vous enfoncez légèrement votre pouce, il reprendra sa forme initiale rapidement. Tandis que si vous vous asseyez dessus : il va garder la trace de votre fessier pendant des heures, voire des jours. Le cerveau agit de la même manière.

Dans le premier cas, l’activité électrique produite par ce type d’expérience est banale. Si la stimulation cesse, les connexions associées vont disparaître rapidement. C’est ce qui se passe à la terrasse d’un bistro : le serveur retient la commande du client, lui apporte son verre, puis efface le souvenir de cette commande pour qu’elle laisse place à la suivante.

Dans le second cas, une émotion va accentuer l’activité électrique, et garder la trace de l’information sur une période plus longue. La forme du pouf est modifiée en profondeur et ne bougera plus pendant longtemps. Le plaisir en tant qu’émotion permet de solliciter ce système. Lorsque vous associez plaisir avec un stimuli plus banal comme par exemple résoudre une addition, vous avez ici tous les ingrédients d’une méthode très efficace pour apprendre à compter.

Le plaisir est donc le meilleur support de l’apprentissage et le jeu la meilleure source de plaisir. 

Pour les jeunes enfants, le jeu est une activité qui participe au développement moteur, sensoriel, affectif et intellectuel. Les déplacements (courir, ramper, sauter, glisser, grimper), équilibres et manipulations (agiter, tirer, pousser) aident l’enfant à construire son répertoire d’actions motrices essentielle. Et c’est la répétition de ces différentes actions qui incite l’enfant à mieux les coordonner, les enchaîner et à adapter sa conduite motrice pour réaliser un geste plus efficace et précis.

Les enfants développent également leurs capacités affectives et intellectuelles en créant des mondes imaginaires, composés de règles et de codes qui régissent les conditions de jeu. Les chercheurs de l’Université de Denver, Elena Bodrova, Carrie Germeroth et Deborah J. Leong, ont découvert que lorsque les enfants jouent, ils apprennent à réguler leurs émotions et à réfléchir avant d’agir. Par exemple, si un enfant fait semblant d’être Olaf de la Reine des neiges, il peut faire semblant de fondre ou réclamer des câlins chaleureux. Dans chacune des situations, ils réfléchissent à la manière dont Olaf aurait réagi à leur place, afin d’adopter le comportement le plus proche possible de celui du personnage. 

Ce jeu de rôle aide les enfants à acquérir des compétences sociales et affectives fondamentales dans leur développement et dans le développement de l’adulte qu’ils deviendront.

Le jeu est un élément clé de l’apprentissage à la micro-crèche l’Ambre d’Edhen

Dans presque toutes les activités, l’équipe adopte une approche basée sur le jeu.  Par exemple, lorsque nos auxiliaires lisent un livre à haute voix, elles encouragent les enfants à tourner chaque page et à suivre chaque mot avec leurs doigts. Elles peuvent également les inciter à parler entre eux du contenu et à faire un parallèle avec des situations similaires rencontrées dans leur propre vie. La lecture d’une histoire est également un moment opportun pour faire appel à l’imagination et à la curiosité des jeunes enfants en leur demandant “Que pensez-vous qu’il va se passer ensuite ?”. 

Les enfants ont également la possibilité de donner vie à des histoires par le biais de pièces de théâtre. Lorsqu’ils ont la possibilité de jouer des scènes et de s’exprimer, ils améliorent leur confiance en eux et leur capacité à comprendre les émotions des autres.

A la micro-crèche l’Ambre d’Edhen, nous cherchons à enseigner aux enfants que l’apprentissage n’est pas seulement une activité formelle, c’est aussi très amusant ! L’un de nos objectifs est de leur donner la possibilité de se poser des questions, de travailler en équipe, d’expérimenter et d’aiguiser leur curiosité à travers des histoires qui les intéressent.

Chacune de nos structures est équipée d’un espace multi-sensoriel « snoezelen ». Il offre un environnement sécurisant qui permet aux petits d’éveiller leurs sens et d’être les auteurs de leurs propres découvertes visuelles, auditives, et tactiles grâce aux jeux de lumières et de couleurs. À la fois stimulant et apaisant, cet espace contribue notamment à la régulation des émotions des enfants dans une journée où les sollicitations sont perpétuelles.

Nous voulons également qu’ils conservent leur curiosité naturelle et ne perdent jamais l’excitation d’apprendre quelque chose de nouveau. Toutes ces choses sont réalisées en rendant l’apprentissage amusant pour les enfants.